La Pauvreté au Sénégal (Suite et fin)

Presque la moitié des sénégalais vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le taux de pauvreté se situe entre 46.7% au niveau national. Cette pauvreté est surtout visualisée et concentrée dans les zones rurales et dans les régions du Sud et du Sud Est du pays c'est-à-dire Ziguinchor ; Sédhiou ; Kolda ; Kédougou et Tambacounda. Dans le Plan Sénégal Emergent ; le nouveau cadre référentiel en politique économique ; il est prévu une croissance annuelle de 7% près de trois fois le taux de croissance démographique. Ce projet est soit disant profitable à la majorité de la population et aussi aux pauvres. Alors qu’en 2013 ; l’étude de la démographie sénégalaise révèle que les moins de 18ans représentent 48.6% ; ceux de moins de 5ans s’octroient les 14.8% et enfin les moins de 15ans s’approprient les 42.1% de la population totale. Nous constatons sans difficultés que la population sénégalaise est plutôt jeune dans sa répartition démographique. De ce fait ; la question qui semble nécessaire à se poser devient alors : pour qui et comment ce projet initié par son Excellence Macky Sall voué à un avenir prodigieux ou pas ; et cela l’avenir nous le dira ; peut être profitable à la majorité de la population ! Si nous revenons à notre très cher Sénégal nous voyons que son économie est largement informelle avec des emplois précaires qui ne couvrent pas les coûts de minima de vie. De plus le secteur secondaire et l’agriculture représentent 15.8% du PIB et les 2/3 de la population restent engagées dans l’agriculture. A cet effet à cause de cette pauvreté envoûtante et insupportable qui n’épargnent et ne laisse aucune chance a personne ; même les enfants et adolescents ; y compris sont obligés de s’adonner à toute type de besogne même les plus carcéraux et pénibles. On en compte chaque jour des centaines de cas surtout présents dans les banlieues et bidonvilles de la capitale Dakar : ils représentent 25.5% des enfants âgés entre 5 et 17ans qui exercent une activité à but financier ne leur apportant pas assez de revenus pour leur permettre de jouir pleinement de leur gagne pain quotidien. Souvent ces jeunes taxent l’Etat sénégalais de ne pas être à leur chevet car disent ils que leurs quotidiens ne sont que routine qui stagnent dans le marre du désespoir et de la pauvreté docile. Où est le dernier mot des autorités sénégalais dans la vie de ces jeunes enfants et adolescents désœuvrés et dont leurs avenirs restent sous l’emprise de cette pauvreté sans pitié. Cependant il existe une nuance entre pauvreté d’un pays et pauvreté de ses habitants. L’Afrique particulièrement notre Sénégal pourrait se faire peut si l’on écoutait que les informations alarmistes des grands médias occidentaux ; le Sénégal est en effet pauvre bien qu’il soit plus riche que quatre de ses cinq pays frontaliers faisant de lui une puissance économique et militaire régionale. Selon un classement entrepris en 2016 ; le Sénégal commence à porter les souliers du progrès : il est la 165e économie mondiale ; la 29e économie africaine et la 4e puissance économique de l’Afrique de l’Ouest.

Un pays comme le Sénégal tant gâté par la nature grâce à sa position géographique ; la jeunesse de sa population et de l’énormité de ses ressources pétrolières et gazifières dont il dispose ; doit pouvoir user de ces atouts énormes et de ses potentiels pour sortir de ce joug monétaire qu’est la pauvreté qui ; de jour en jour ; continue de braver son chemin sans aucune faille dans tous les coins et recoins du pays. Elle est torride cette pauvreté et ne laisse personne indemne sur sa voie ni même les plus petits et adolescents. Cependant le Sénégal doit se fixer des projets à portée de toute sa population sans aucune discernement ni sélection susceptible de creuser encore plus le fossé des inégalités de développement au sein même de sa société et pour l’exemple du Plan Sénégal Emergent initié par son excellence Macky Sall ; il est à revoir ; mais ; nous ne contestons nullement ce projet que s’il s’inscrit dans le social donc au service de tout un peuple sénégalais ; c’est juste qu’il doit être revu de fond en comble pour plus impacter dans le social et servir judicieusement ceux qui en ont le plus besoin.

Par Abdou Latif Sagna

Chroniqueur